Comment les entreprises agissent pour ne pas subir les catastrophes naturelles

« Évidemment, on ne peut pas empêcher la pluie de tomber à torrent. Mais, pour autant, la plus mauvaise des postures est celle de s’en remettre au destin, en espérant être épargné », insiste Stéphane Richard, directeur prévention et gestion de crise du groupe Dalkia et coprésident de la commission prévention et dommage de l’AMRAE.
Un point de vue que partage Michel Josset, l’autre coprésident de cette commission, par ailleurs directeur assurances et prévention chez Forvia. « Nous ne sommes pas démunis face aux catastrophes naturelles. En revanche, il faut agir, investir à la hauteur de ses moyens, prendre les bonnes décisions et déployer un plan de prévention et d’atténuation afin de maîtriser au mieux ses risques ».
Bien identifier son exposition aux risques naturels
La première des étapes, incontournable, réside dans l’identification de son exposition au risque. Plusieurs outils sont disponibles gratuitement. Notamment le portail Georisques, piloté par le ministère de la Transition écologique. Pour chaque adresse en France, il permet d’établir un état des lieux précis des risques d’inondation, de mouvement de terrain, de retrait/gonflement des argiles etc. Ou encore le portail Drias de Météo France, qui permet de visualiser des projections climatiques.
Dans cette démarche d’identification, Damien Bourgeois, dirigeant de Fair&Co, cabinet de conseil en adaptation au changement climatique, conseille également de « dialoguer avec les préfectures, les municipalités, les services d’urgence locaux ».
Autres acteurs essentiels sur lesquels l’entreprise peut et doit s’appuyer : ses assureurs. Ils ont accès à de très nombreuses données liées à l’exposition au risque naturel et disposent pour la plupart d’une expertise de plus en plus pointue sur le sujet. Certains ont développé des services avancés de modélisation et d’accompagnement. C’est le cas, par exemple, de FM (700.000 sites assurés dans le monde) qui propose un outil d’étude du risque climatique sur toute la planète ainsi que des outils prédictifs permettant de donner à ses clients une vision de leur exposition à l’horizon 2030/2050. Axa Climate a également mis au point des outils sophistiqués de cartographie et de prédiction et Axa XL a développé avec Kayrros, société d’intelligence environnementale, un service de prévention du risque de feu de forêt via des images satellites boostées à l’intelligence artificielle.

C’est la démarche qu’a suivie le cimentier Lafarge, selon Arnaud Bergauzy, responsable du département risques et assurances jusqu’à ces dernières semaines (et désormais directeur des assurances groupe de Vivescia). « Une task force pilotée par le service RSE a été mise en place il y a 18 mois environ et nous avons travaillé avec Swiss RE pour identifier nos sites les plus à risque aujourd’hui et à horizon 2050. L’étape d’après sera celle de la quantification et du déploiement d’un plan de prévention et continuité d’activité ».
Construire un plan de prévention et déployer des protections
Effectivement, une fois les risques identifiés, il s’agit d’en limiter le coût. Pour cela, les investissements à prévoir peuvent être plus ou moins importants, selon les moyens de l’entreprise et ses priorités. « Face au changement climatique et à l’augmentation corrélée en fréquence et en intensité des catastrophes naturelles, il va falloir indéniablement investir pour se protéger et s’adapter. Mais d’autres dépenses sont en compétition : pour la cybersécurité, pour la décarbonation, pour n’en citer que deux. Il faut donc savoir par quel site commencer et avancer étape par étape. Cela passe par la définition du risque acceptable », observe Huu-An Pham, directeur de l’adaptation territoriale chez Axa Climate. Les investissements peuvent être financés, pour partie, par certains assureurs. FM, par exemple, a lancé il y a deux ans, « Résilience Crédit » : une diminution de la prime accordée à certains clients, en échange d’actions de prévention.
Concrètement, la prévention passe souvent par une savante combinaison entre des mesures de « bon sens » et des investissements dans des dispositifs de protection permanents ou temporaires. Contre les inondations, les entreprises peuvent s’équiper de batardeaux ou de dispositifs de super-absorbants, plus efficaces que les sacs de sable… Cela devant être couplé avec une réaction rapide et donc à un système d’alerte interne efficace pour, au plus vite, placer en hauteur les matériels sensibles et les stocks, couper les alimentations en énergie et bien entendu mettre le personnel en sécurité.
« Pour se prémunir contre les vents forts, il faut souvent rajouter quelques points de fixation aux endroits stratégiques. Contre la grêle, il est possible de limiter les dégâts sur les panneaux solaires : par exemple en investissant dans du matériel spécifique », conseille Loïc Le Dréau, directeur général des opérations de l’assureur FM pour la France et la Suisse. Idem pour le choix des tuiles : face au dérèglement climatique, les industriels avancent assez vite sur de nouveaux matériaux innovants. Plus chers mais plus résistants.
Sur le sujet de la grêle encore, les toitures en fibro-ciment sont à éviter. « La grêle hache menu ces toitures, ce qui génère des interruptions d’activité longues. Les entreprises avec de tels équipements doivent se poser sérieusement la question de leur remplacement, même si cela représente des investissements non négligeables », observe Michel Josset, de l’Amrae.
D’où l’intérêt financier d’intégrer ces questions de résilience climatique dès le choix de l’implantation des nouveaux sites et, by design, c’est-à-dire dès la phase de conception. « C’est vrai pour la plupart des risques liés au climat : la résistance aux vents violents, le drainage des eaux de ruissellement, le choix de matériaux plus résistants à la grêle ou aux fortes chaleurs, la résistance des équipements critiques (électriques ou informatiques) aux vagues de canicules etc », conclut Huu-An Pham.
A lire aussi: Urgence climatique : pour une mobilisation générale du bâtiment - la tribune d'Olivier Salleron
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Inde : au moins 56 morts dans des inondations au Cachemire
Srinagar - De violentes coulées de boue provoquées par des pluies torrentielles qui se sont abattues jeudi sur un village himalayen du Cachemire sous administration indienne ont fait au moins 56 morts, a annoncé à l’AFP un responsable local. Il s’agit de la deuxième catastrophe majeure causée par des inondations meurtrières en Inde en août. «La nouvelle est tragique», a déclaré le ministre en chef du Cachemire, Omar Abdullah, dans un communiqué, en évoquant un «nuage de pluie» intense qui a frappé le district de Kishtwar. Une foule s’est rassemblée à l’hôpital de Kishtwar tandis que des personnes transportaient certains blessés sur des civières. «Cinquante-six corps sans vie ont été retrouvés», a dit à l’AFP Mohammad Irshad, un haut responsable de la gestion des catastrophes. Quelque 80 personnes sont encore portées disparues et 300 ont été secourues parmi lesquelles «50 sont gravement blessées», toutes transportés vers des hôpitaux à proximité, a-t-il précisé. Des foules se sont rassemblées devant l’hôpital de Kishtwar, tandis que certains blessés étaient transportés sur des civières. Difficulté des secours «Des chances existent de retrouver d’autres corps», a déclaré plus tôt Pankaj Kumar Sharma, commissaire de police du district de Kishtwar. «J’ai vu au moins 15 corps transportés à l’hôpital local», décrit Souchil Koumar, un habitant du village voisin d’Atholi. Une vidéo postée sur les réseaux sociaux par une personnalité politique locale montrait des sauveteurs alignant les corps sans vie sur un sol boueux et les recouvrant de linceuls blancs près du site de la catastrophe. Le village de Chisoti, où la catastrophe s’est produite, est situé sur la route d’un pèlerinage hindou menant au sanctuaire de Machail Mata. Les autorités ont indiqué qu’une grande cuisine de fortune, où plus d’une centaine de pèlerins se trouvaient lorsque l’inondation a eu lieu, a été complètement emportée. Les équipes de secours risquent d’avoir des difficultés à atteindre la zone. Les routes ont déjà été endommagées par plusieurs jours de violentes tempêtes. La zone se trouve à plus de 200 kilomètres par la route de la principale ville de la région, Srinagar. «Toute l’aide nécessaire sera apportée aux personnes dans le besoin», a déclaré le Premier ministre indien, Narendra Modi. Le 5 août, des inondations ont balayé la ville himalayenne de Dharali, dans l’Etat indien de l’Uttarakhand, et l’ont recouverte de boue. Le bilan de cette catastrophe s'élève probablement à plus de 70 morts, mais il n’a pas encore été confirmé. Les inondations et les glissements de terrain sont fréquents pendant la saison de la mousson, de juin à septembre, mais des experts affirment que le changement climatique, associé à un développement mal planifié, augmente leur fréquence et leur gravité. L’Organisation météorologique mondiale a déclaré l’année dernière que les inondations et les sécheresses de plus en plus intenses étaient un «signal d’alarme», car le changement climatique rend le cycle de l’eau sur la planète de plus en plus imprévisible. © Agence France-Presse -
Canicule : d'un site espagnol classé par l'Unesco aux Balkans, les incendies font rage en Europe
Madrid - La péninsule ibérique et des pays des Balkans luttent en pleine canicule lundi contre plusieurs incendies qui ont déjà ravagé une partie du site touristique espagnol de Las Médulas, classé au Patrimoine mondial de l’Unesco. La vague de chaleur qui traverse l’Europe a conduit les instituts météorologiques de France, Italie et jusqu’en Albanie à déclencher des alertes rouge canicule. En France, Bordeaux (sud-ouest) a battu lundi son record de chaleur tous mois confondus, avec 41,6°C au thermomètre. Ces températures élevées qui commencent "à atteindre le Royaume-Uni, est étonnamment puissante par rapport aux données historiques. Pourtant, des vagues de chaleur plus étendues, plus longues et plus fréquentes sont une conséquence prévisible de la hausse des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, principalement due à notre utilisation des combustibles fossiles», explique Richard Allan, professeur à l’université britannique de Reading. «L’intensité des vagues de chaleur estivales, mais aussi les conditions météorologiques extrêmes, sèches ou humides, continueront de s’aggraver progressivement jusqu'à ce que nous maîtrisions nos émissions de gaz à effet de serre et stabilisions le réchauffement climatique», ajoute-t-il, insistant sur la nécessité de se «préparer à un monde plus dangereux». Le ministère italien de la Santé a émis lundi une alerte rouge pour sept grandes villes, dont Bologne et Florence, alors que les températures devraient encore augmenter dans les prochains jours. Onze villes sont en alerte rouge pour mardi et seize pour mercredi. Quelque 190 pompiers et l’armée continuent de lutter contre un incendie qui fait rage depuis samedi dans le parc entourant le Vésuve, dont l’accès est fermé aux touristes. Un garçon roumain de quatre ans est décédé d’un coup de chaleur, quelques jours après avoir été retrouvé inconscient dans la voiture familiale en Sardaigne. En Espagne, la canicule qui frappe depuis une semaine, avec des températures avoisinant les 40°C, devrait se prolonger jusqu'à dimanche, selon l’agence météorologique locale, et engendre de multiples incendies. La région de Castille-et-León, où se trouve Las Médulas, d’anciennes mines d’or romaines classées par l’Unesco en 1997, a enregistré 13 incendies en seulement trois jours, a déclaré à la presse Juan Carlos Suárez-Quiñones, conseiller pour l’Environnement de cette région du nord-ouest du pays, soulignant que beaucoup d’entre eux sont intentionnels. Patrimoine Les vents rendent «très difficile» la lutte contre le feu qui transforme en cendres les arbres centenaires qui recouvrent le site de Las Médulas, et qui a fait quatre blessés légers, selon cette même source. «Il faudra des années pour que (le paysage) se rétablisse», a déploré Alfonso Fernández, maire de Carucedo, une localité proche, interrogé par la radio Cadena Ser. Un autre incendie, près de la ville touristique de Tarifa, dans le sud de l’Espagne, qui était maîtrisé vendredi, a repris de plus belle, obligeant à évacuer 2.000 personnes, dont certaines à l’hôtel ou à la plage. Le Portugal voisin lutte lundi contre trois grands incendies. Le plus préoccupant est situé à Trancoso, dans le centre, et mobilise encore plus de 650 pompiers. Il a causé six blessés légers, dont trois pompiers, selon un bilan de la Protection civile cité par l’agence Lusa, qui précise toutefois que la situation évolue favorablement. En France, 20 départements, principalement dans l’ouest et le sud, sont classés en risque élevé pour les incendies lundi par Météo-France, au lendemain de la maîtrise du gigantesque feu qui a parcouru 16.000 hectares dans l’Aude. En Turquie, plus de 2.000 personnes ont dû être évacuées lundi dans la province de Çanakkale (nord-ouest), où un violent feu a dévasté des habitations et intoxiqué des dizaines de résidents. Les Balkans en surchauffe L’alerte rouge canicule est également en vigueur dans plusieurs régions des Balkans occidentaux, avec 41°C atteints par endroits, dans le sud de la Bosnie, au Monténégro et en Albanie. En Albanie, environ 800 soldats ont été déployés pour aider les pompiers, 14 foyers étant toujours actifs lundi, a annoncé le ministère de la Défense. Ils sont assistés par sept hélicoptères et bombardiers d’eau émiratis, tchèques, slovaques, croate et grecs, précise-t-il. Dans ce pays, près de 34.000 hectares ont brûlé depuis juillet dans les feux de végétation quasiment quotidiens, selon le Système européen d’information sur les incendies forestiers (Effis). La police a évacué lundi les touristes, 500 selon les médias locaux, de la zone naturelle protégée Syri i Kaltër (Oeil bleu), une source d’eau très prisée par des touristes, à une vingtaine de kilomètres près de Saranda, une station balnéaire du sud du pays. Au Monténégro voisin, l’armée est également intervenue pour épauler les pompiers sur un important feu attisé par des rafales de vent qui s’est déclaré lundi au nord de Podgorica, la capitale, où plusieurs familles ont dû quitter leur maison, a rapporté la télévision nationale RTCG. En Croatie, un feu de forêt a ravagé environ 300 hectares dans la région de Jesenice, près du port de Split, dans le sud. Alfons LUNA à Madrid avec Briseida MEMA à TIRANA © Agence France-Presse -
Inondations en Chine : des villageois de Pékin démunis après des crues meurtrières
Huairou - Revenue chercher les médicaments de son père âgé et handicapé, Hu Yuefang n’a retrouvé que ruines et boue: sa maison a été dévastée par l’une des pires inondations qu’ait connues Pékin ces dernières années. Une partie du nord de la Chine a été frappé ces derniers jours par des pluies torrentielles qui ont causé la mort d’au moins 48 personnes et contraint des dizaines de milliers d’habitants à fuir leur domicile. Avec le retour du beau temps à Pékin, les opérations de nettoyage et de déblaiement ont débuté mercredi dans les zones sinistrées, où l’eau a provoqué d’importants dégâts. Des journalistes de l’AFP se sont rendus dans le district pékinois de Huairou, au nord de la capitale chinoise, à environ 100 kilomètres du centre-ville. Il s’agit d’une des zones les plus touchées. Dans le village d’Anzhouba, les eaux s'étaient retirées, laissant derrière elles un champ de débris, de ferraille tordue et de branches cassées. Hu Yuefang se remémore l’appel paniqué qu’elle a passé samedi soir à sa belle-fille âgée de 23 ans, laquelle était alors à la maison avec les parents de Mme Hu. «Avant que je puisse finir ma phrase, ça a coupé», raconte-t-elle. Elle a appris plus tard que la rivière, à une dizaine de mètres de là, avait débordé de son lit et bloqué la porte d’entrée, rendant toute sortie impossible. Champs dévastés Sa fille a dû briser une fenêtre pour évacuer les grands-parents vers le balcon d’un voisin, tirant son grand-père handicapé pendant que sa grand-mère le poussait par l’arrière. «Je n’avais jamais vu ça en 40 ans de vie ici. Même les anciens de 80 ou 90 ans n’avaient jamais rien vu de tel», témoigne-t-elle. «Je suis revenue aujourd’hui pour récupérer ses médicaments, mais tout a été emporté par les flots.» En sandales, elle inspecte les dégâts dans le village, où elle a toujours vécu. Elle marche au milieu des amas de câbles électriques arrachés, de débris de clôtures brisées et de voitures détruites. Les murs de sa maison sont recouverts de boue, signe que l’eau est montée à plus d’un mètre. «J’ai vécu ici toute ma vie. Mes parents depuis près de 70 ans, moi depuis 40 ans. Je ne peux pas me résoudre à partir», affirme-t-elle. Un petit canapé bleu a été emporté jusqu'à la ruelle. La famille de six personnes vit avec un revenu mensuel compris entre 2.000 et 3.000 yuans (environ 240 à 360 euros), explique madame Hu, femme au foyer dont le mari est ouvrier. Ils cultivent leurs propres légumes — des haricots, des concombres, des pommes de terre — mais les champs ont été détruits. «Tout est parti, emporté par les eaux», explique-t-elle. «Inhabitable» Dans le bourg voisin de Liulimiao, les évacuations se poursuivent. Des bus transportent des personnes âgées depuis leurs maisons dans les montagnes. Une vieille dame, qui a préféré garder l’anonymat, confie être retournée chez elle malgré l’interdiction. «Quand les eaux sont arrivées, personne ne faisait attention à nous», déplore-t-elle, ajoutant que l’inondation a frappé «brusquement» samedi. Un autre villageois, monsieur Wang, contemple les dégâts de la maison qu’il avait construite avec l’aide de subventions gouvernementales il y a 15 ans. Il estime ses pertes à environ 100.000 yuans (12.100 euros). Sa femme et ses deux filles étaient à la maison lorsque les eaux ont «soudainement monté» et ont, là encore, bloqué les portes en raison de la puissance du courant. L’eau a atteint 1,5 mètre de hauteur, laissant des marques boueuses sur les murs et jusque sur l'écran de la télévision. La voiture familiale, achetée pour que sa fille puisse apprendre à conduire, a été emportée par les flots. Cinq minutes de plus et sa famille aurait pu y rester, explique-t-il. «L’eau n’a laissé à personne le temps de réagir», poursuit monsieur Wang, en pleurs lorsqu’il explique que sa maison est désormais «inhabitable». "Ça me fait vraiment mal au coeur.» Mary YANG © Agence France-Presse -
Pakistan : 54 morts en 24 heures dans des pluies torrentielles en pleine mousson
Rawalpindi - Plus de 50 personnes sont mortes en 24 heures dans des pluies torrentielles qui frappent le Pakistan, portant à quelque 180 le nombre de victimes depuis le début de la mousson estivale fin juin, ont annoncé jeudi les autorités qui ont dû secourir des habitants piégés par les eaux. Depuis mercredi, des pluies torrentielles balayent sans discontinuer plusieurs parties de la province du Pendjab, la plus peuplée dans l’Est frontalier de l’Inde, provoquant des crues subites ou l’effondrement de maisons. «Ces dernières 24 heures, 54 personnes sont mortes et 227 ont été blessées à travers le Pakistan et la province du Pendjab compte le plus de victimes», a indiqué l’Autorité de gestion des catastrophes, précisant que le bilan avait été comptabilisé jusqu'à 08H00 (03H00 GMT) jeudi. Au total, d’après l’autorité fédérale, environ 180 personnes, dont 70 enfants, sont mortes et 500 blessées depuis le début de la mousson estivale fin juin. La plupart des victimes ont péri dans l’effondrement du toit ou d’un mur de leur maison, emportées par les crues soudaines, ou électrocutées. «Les enfants criaient à l’aide» Près de Rawalpindi, à environ 20 km de la capitale Islamabad, des évacuations ont été organisées, mais certains habitants ont été piégés au petit matin par la montée des eaux. «Les enfants criaient à l’aide et les femmes étaient réfugiées sur les toits, agitant leurs voiles et suppliant d'être secourues», raconte à l’AFP Tariq Mehbood Bhatti, un agriculteur vivant à Ladian, au sud de Rawalpindi. «C'était terrifiant. Les proches des personnes piégées ne cessaient de pleurer», relate l’homme de 51 ans qui a appelé les secours. «Ils ont lancé une opération de sauvetage mais le courant faisait dériver les embarcations, entravant leur travail. Malgré tout, au bout de trois heures, ils ont réussi à sauver plus de 20 personnes, un exploit», salue-t-il. Les autorités de Rawalpindi ont déclaré jeudi jour férié pour inciter les habitants à rester chez eux. «Les résidents de zones à risque doivent préparer des kits de survie avec de la nourriture, de l’eau, des médicaments pour trois à cinq jours», ont-elles dit. Le service national de météorologie prévient que les risques de pluies abondantes et donc possiblement de crues subites restent élevés dans les prochaines 48 heures. Le Pakistan est l’un des pays du monde les plus vulnérables aux effets du changement climatique et ses 255 millions d’habitants subissent des événements climatiques extrêmes de plus en plus fréquemment. En mai, 32 personnes avaient été tuées et plus de 150 blessées dans de violentes tempêtes dans le pays, qui a connu au printemps plusieurs épisodes météorologiques extrêmes comme des tempêtes de grêle d’une violence inédite. La mousson d'été, qui apporte 70 à 80% des précipitations annuelles en Asie du Sud entre juin et septembre, est vitale pour la subsistance de millions d’agriculteurs dans une région d’environ deux milliards d’habitants. Le Pakistan a encore du mal à se remettre des inondations dévastatrices de 2022, qui ont affecté près d’un tiers du pays et plus de 33 millions de personnes. Quelque 1.700 personnes avaient alors été tuées et une bonne part des récoltes avaient été perdues. Zain Zaman JANJUA © Agence France-Presse -
Etats-Unis : Donald Trump se rend au Texas, ravagé par des inondations meurtrières
Houston - Le président américain Donald Trump se rend vendredi au Texas meurtri par des inondations qui ont causé la mort de 120 personnes, au moment où la réponse du gouvernement et des autorités locales est pointée du doigt. Le président et son épouse Melania sont attendus sur place une semaine tout juste après la catastrophe qui a fait aussi plus de 170 disparus. Le centre du Texas a été frappé le 4 juillet, jour de fête nationale aux Etats-Unis, par des pluies diluviennes qui ont provoqué des crues subites, surprenant de nombreux habitants dans leur sommeil. Au total, au moins 120 décès liés aux inondations ont été recensés. Le comté de Kerr est le plus durement touché avec 96 morts, dont 36 enfants. Un camp de vacances chrétien pour filles, situé dans la localité de Hunt, sur les rives du fleuve Guadalupe, a payé un lourd tribut: 27 enfants et moniteurs ont péri dans la catastrophe. La visite du président américain intervient alors que les questions se font plus pressantes sur la gestion de la crise par les autorités locales et sur l’impact des coupes budgétaires, voulues par l’administration Trump, sur les systèmes d’alerte et de secours. Interrogé peu après la catastrophe pour savoir s’il avait toujours l’intention de supprimer progressivement l’Agence fédérale de gestion des urgences (Fema), Donald Trump a répondu que ce n'était pas le moment d’en parler. Le dirigeant républicain, qui avait précédemment déclaré qu’en cas de catastrophe, les secours devaient être gérés au niveau des États, a par ailleurs signé rapidement une déclaration de catastrophe afin de fournir au Texas les moyens du gouvernement fédéral. «Les moyens du ministère de la Sécurité intérieure (...) se sont engagés dans une action sans précédent aux côtés des secours texans», a insisté jeudi sur son compte X la ministre, Kristi Noem. «La réponse immédiate à la catastrophe a été rapide et efficace», a-t-elle ajouté, alors que la chaîne CNN affirme que les opérations de secours de la Fema ont été retardées par des obstacles bureaucratiques après une nouvelle règle adoptée par la ministre visant à réduire les dépenses. «Chronologie» La semaine dernière, la Maison Blanche a déjà dû répondre aux critiques selon lesquelles les coupes budgétaires dans les services météorologiques nationaux avaient porté atteinte à la fiabilité des prévisions et des alertes. Sa porte-parole, Karoline Leavitt, a affirmé que les services météorologiques américains (NWS) avaient émis des «prévisions et alertes à la fois précises et en temps voulu». Le shérif du comté de Kerr, Larry Leitha, a dit, quant à lui, avoir été alerté «autour de 4 ou 5 heures du matin» par des appels aux services de secours. Selon la chaîne texane KSAT, un pompier local a requis à 04H22 l’envoi d’alertes «code rouge», un message d’urgence sur les téléphones des habitants de Hunt, la localité la plus touchée, tandis que les eaux du fleuve Guadalupe, alimentées par des pluies diluviennes, montaient dangereusement. Or d’après ce média local affilié à CNN et ABC, le bureau du shérif aurait demandé au pompier d’attendre, le temps d’obtenir l’autorisation d’un supérieur. Les alertes «code rouge» auraient été transmises au moins 90 minutes plus tard, vers 6h du matin, et le message a mis jusqu'à six heures pour parvenir à certains résidents de Hunt, selon KSAT. Interrogés à plusieurs reprises cette semaine à ce sujet, les autorités locales ont botté en touche. Plus de 2.000 sauveteurs, policiers et des équipes cynophiles, appuyés par des hélicoptères, fouillent la zone sans relâche depuis sept jours pour tenter de localiser les disparus, même si les chances de les retrouver vivants sont désormais infimes. La dernière personne vivante a été secourue le 4 juillet, le jour même de l’inondation, selon les autorités. © Agence France-Presse -
Guatemala : la série de séismes a fait trois morts
Palín - Des centaines de personnes se sont réveillées dans la rue mercredi au Guatemala, après y avoir passé la nuit par crainte de répliques alors qu’une série de séismes la veille a fait au moins trois morts, selon le dernier bilan. Les séismes les plus forts ont atteint, mardi après-midi, une magnitude de 4,8 et 5,7, avec des épicentres situés dans les localités d’Amatitlan et d’Alotenango, près de la capitale, selon le service géologique américain USGS. Carmen Carrillo, 49 ans, a raconté à l’AFP avoir passé la nuit dans la rue avec sa famille dans le village de Palin, à 35 km au sud de la capitale, par peur des répliques. Les séismes de la veille «ont été très forts», dit-elle. Après le premier tremblement de terre, survenu à 15H11 (21H11 GMT), 151 répliques ont été enregistrées, dont 17 ont été ressenties par la population, a précisé l’Institut local de sismologie. Ces séismes ont aussi été ressentis à San Salvador, la capitale du Salvador voisin, selon un journaliste de l’AFP. «Malheureusement, à cette heure, au moins trois décès dus aux séismes (...) sont confirmés. Une personne disparue est également signalée», a annoncé le président Bernardo Arévalo sur X. Le précédent bilan faisait état de deux morts. Selon l’agence de coordination des catastrophes Conred, les séismes ont fait des centaines de sinistrés et endommagé des dizaines de logements. M. Arévalo a suspendu les cours dans les écoles mercredi ainsi que la journée de travail, pour les trois départements les plus touchés : Guatemala, Escuintla et Sacatepéquez. Des centaines de personnes ont dormi dans les rues ou dans les parcs des villes de Palin et de Santa Maria de Jesus, à environ 80 km au sud-ouest de la capitale, a constaté un photographe de l’AFP. À Santa Maria de Jesus, 50% des maisons présentent des dommages, y compris des bâtiments historiques, selon le maire Mario Pérez. La ville est privée d'électricité et est presque isolée en raison des éboulements qui encombrent les routes. Le président Arévalo est arrivé par voie aérienne dans cette ville à majorité indigène maya pour évaluer les dégâts. «Sachez que nous travaillons sans relâche pour la sécurité de toute la population», a indiqué le dirigeant sur X, exprimant ses «plus profondes condoléances aux familles des défunts». L’Amérique centrale subit fréquemment des séismes en raison de la convergence des plaques tectoniques des Caraïbes et de Cocos, ainsi que de failles géologiques locales. © Agence France-Presse
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L’indice Vix du S&P 500 est à son plus bas de l’année, à une période où la volatilité est pourtant traditionnellement élevée. Cela rend les stratégies de couverture plus abordables, au moment où le marché montre des signes d’exubérance. -
La bataille des robotaxis ne fait que débuter
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Munich Re, Hannover Re et Scor voient leur activité consolidée tirée vers le bas par un billet vert faible. A l'inverse, le recul de l'activité de Swiss Re est amoindrie par le même effet devise. Ils font tous état de bonnes conditions de placement et parviennent le plus souvent à améliorer leur rendement moyen des investissements.